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Les impacts géopolitiques dus au pétrole

Publié le par Hugo Safon, Maxime Soyris et Zoé Liautaud

La France est un pays possédant peu de ressources pétrolières. Les principaux gisements de pétrole français se situent en Ile de France, et l'exploitation de ces derniers permet de produire 807 000 tonnes de pétrole brut, ce qui ne représente cependant qu'une infime proportion de la consommation nationale annuelle : Environ 1 % seulement. Pour combler le besoin en pétrole dont la France est dépendante, l’État se voit contraint d'importer 56,8 millions de tonnes supplémentaires de pétrole brut uniquement. S'ajoute a cela les importations de produits déjà raffinés, tel que le fioul domestique ou encore le gazole. L'importation de « l'or noir » est donc un phénomène indispensable pour la France. Malgré le fait que cette matière première soit éphémère, des enjeux futurs concernant le pétrole existent.

I - La France et le pétrole : relations internationales et approvisionnement

a) L'OPEP : une influence conséquente

En 1973, la France importe environ 95 % de son pétrole brut en provenance des pays membres de L'OPEP ( organisation des pays exportateurs de pétrole). Il s'agit d'une organisation intergouvernementale créée a l'initiative de Juan Pablo Perez Alfonzo a l'issue de la conférence de Bagdad le 14 septembre 1960.Elle compte actuellement 12 pays membres : Algérie, Angola, Lybie, Nigéria, Vénezuela, Equateur, Emirats arabes unis, Arabie saoudite, Iran, Irak, Koweit, Qatar. Juan Pablo Perez Alfonzo est alors ministre du développement du Venezuela. Il voit en la création de cette organisation la possibilité de s'approprier un pouvoir diplomatique vis-à-vis des grandes puissances internationales de l'époque, et de reprendre le pouvoir acquit par les grandes firmes pétrolières au détriment des états producteurs. En effet, dans les années 1950-1970, ce sont les compagnies pétrolières qui ont les pleins pouvoirs concernant le cours du pétrole, et ce sont elles qui imposent les prix aux pays producteurs. L'OPEP a donc réussi à rendre les pays producteurs maîtres de leurs productions, et par conséquent à leurs permettre d'influencer le cour du baril de pétrole et ainsi d'augmenter leurs revenus. Cette organisation possède donc un pouvoir particulièrement important, mais limité par l'absence d'autres producteurs mondiaux majeurs tel que la Russie ou encore la Norvège. Les pays membres de l'organisation possèdent tout de même environ 72 % des réserves prouvées de pétrole fin 2013, ce qui est évidemment conséquent. Cependant, ces chiffres restent très approximatifs, sachant qu'aucune estimation exacte n'a pu être réalisée. En 2005, si l'on prend en compte les 14 pays producteurs les plus importants au monde, on constate que la moitié d'entre eux sont membres de l'OPEP. Malgré cela, cette donnée est nuancée par le fait que deux des trois premiers pays figurants dans ce classement ne font pas partie de l'OPEP. Il s'agit de la Russie ( 2ème ) et les États-Unis ( 3ème ).

Les impacts géopolitiques dus au pétrole

b) Une politique d'approvisionnement modifiée

En 2012, près de 43 % des importations francaises de pétrole brut proviennent de pays membres de l'OPEP. En 40 ans, l'Etat a décidé de diversifier ses importations, et de s'ouvrir a d'autres pays producteurs : Russie, Kazakhstan, Norvège, Guinée équatoriale, Azerbaïdjan, Brésil, Royaume-uni, Congo, Ghana. Cette multitude de pays auprès des quels l'Etat francais s'approvisione en pétrole représente une sécurité diplomatique. La dépendance d'un pays vis-à-vis d'un autre ou vis-à-vis d'une organisation tel que l'OPEP est symbole de danger et illustre un moyen de pression infaillible. En diversifiant son nombre d'approvisionneurs, la France s'offre la possibilité d'être moins influencée dans certains choix d'ordre diplomatique. Moins, car il existe évidemment toujours des motifs pour lesquels l'Etat se doit de prendre partie, des motifs économiques et par conséquent susceptibles d'être en lien avec le pétrole.Après une forte baisse en 2012, les quantités de pétrole brut importées pour le raffinage ont diminué en 2013 (- 1,5 %), passant à 56,0 millions de tonnes . Dans un contexte géopolitique tendu, particulièrement par rapport à l'embargo contre l’Iran, l'instabilité en Égypte, en Syrie et Libye, la carte des pays fournisseurs a, cette année encore, été redistribuée : les importations de pétrole en provenance des pays de l’ex-URSS ont encore reculé alors que la part des pays du Moyen-Orient augmente. L’Arabie Saoudite devient le premier fournisseur de la France devant le Kazakhstan et la Russie. Cela n'annule en rien le fait que les importations vis-à-vis du Moyen-Orient aient historiquement parlant diminuées. Certains événements semblables a l'exemple cité dans le c) peuvent expliquer les modifications concernant la politique d'approvisionnement francaise.

c) Exemple de situation : la guerre de Kippour

Pour citer un exemple, revenons en 1973 : C'est à cette date qu'a lieu la Guerre de Kippour entre Israël et l'Egypte, et c'est cette guerre qui va provoquer le premier choc pétrolier. En effet, la guerre provoque l'augmentation du prix du baril de 70 % par les principaux producteurs du Golfe persique. En décembre 1973, deux mois après le début de la guerre, la hausse moyenne du prix du baril a atteint 130 %, soit une augmentation énorme. De plus, l'OPEP décide de mettre en place un embargo pétrolier contre les pays qui soutiennent Israël. L'embargo pétrolier décidé consiste a réduire de 25 % la production de l'OPEP destinée aux pays soutenant Israël.

Cela se dirige tout particulièrement vers les Etats-Unis et certains pays ocidentaux. L'OPEP cherche clairement à faire pression sur ces pays pour qu'ils révisent leurs soutiens envers Israël. Ces décisions se prennent sans l'accord des compagnies pétrolières, mais uniquement selon le parti prit par les pays producteurs et membres de l'organisation. Les grandes compagnies pétrolières ont donc un pouvoir désormais limité. Si l'on prend l'exemple de la France, imaginons que l'Etat ai soutenu ouvertement Israël : sachant qu'en 1973, on dénombre pas moins de 95 % des importations en provenance de pays membres de l'OPEP, le pays ne peut supporter une diminution brutale de près d'un quart de son approvisionnement, qui plus est en prenant en compte le fait que le prix du baril subisse une augmentation en contrepartie. Cela provoquerait un manque conséquent, et un coût énorme. Cet exemple de situation diplomatique permet d'expliquer le fait que la France ai modifié sa politique d'importation. De plus, on constate que la part de pétrole provenant de chaque pays producteurs est relativement faible : elle n'excède pas 20%. Le premier fournisseur en pétrole brut de la France est l'Arabie saoudite , et sa part concernant l'ensemble du pétrole importé représente 18%. Contrôler la part de pétrole importé en provenance de chaque fournisseur permet d'anticiper un éventuel incident, et donc de se mettre a l'abri d'un possible manque ou encore d'une éventuelle pression exercée sur l'Etat.

II - Les futurs enjeux internationaux

a) L'avancement de l'offshore profond

Face à une demande toujours plus forte, les compagnies pétrolières internationales sont résolues a optimiser leurs zones de production et de rendement. C'est grâce à une avancée technologique conséquente au cours des 20 dernières années que la possibilité d'exploiter les profondes zones maritimes est désormais envisageable. En 1980, l'exploitation de gisements au delà de 400m de profondeur était inenvisageable. Les stations pétrolières dites " offshores " étaient donc restreintes a une certaine zone maritime. Grâce a des progrès technologiques conséquents, et notamment une forte avancée dans le domaine de l'imagerie sismique , la majorité des installations pétrolières sous-marines permettent désormais des forages réalisables a plus de 1000 mètres de profondeurs. Mais cette distance ne représente pas la distance maximale de forages possibles. Actuellement, certains offshores profond permettent des forages a plus de 1500 mètres de profondeurs. Ces nouvelles méthodes permettent donc de pouvoir mettre en place des installations dans des zones maritimes éloignées des littoraux. La source de conflit concernants les offshores profonds va donc être de nouveau politque, en rapport à l'emplacement des gisements localisés. Le très riche bassin maritime de l'ouest africain représente aujourd'hui une zone d'emplacement idéal concernant les offshores profonds, un parmis d'autre, mais qui s'avère deja être un emplacement particulièrement stratégique dont Total aimerait tirer profit, en plus de celui récemment obtenu au large des côtes Sud-africaine, se nommant le bassin de l'Outeniqua. Il se situe a 175km des côtes environ, et s'étend sur 19 000 kilomètres carrés, par des profondeurs d'eau allant de 200 a 1800 mètres. Outre la zone maritime ouest-Africaine, le bassin méditérranéen représente aussi un enjeu futur concernant l'offshore profond.

b) L'Afrique, territoire convoité

L'afrique subsaharienne représente actuellement environ 28% des réserves prouvées de pétrole, en prenant en compte les gisements sous-marins se situant au large des côtes d'Afrique de l'ouest principalement. Les compagnies appellées " majors ", c'est à dire des entreprises privées s'exercant sur tous les continents mondiaux par leurs activités pétrolières et gazières, en ont fait un espace demandé et où la concurrence est rude. Il s'agit d'obtenir des permis d'exploitation tant offshore qu'onshore, c'est a dire sur terre ferme. Il existe cinq majors pétrolières: - Royal Dutch/Shell, compagnie anglo-néerlandaise née de la fusion entre Royal Dutch et Shell

- BP, compagnie britannique née de la fusion entre British Petroleul et Amoco

- Exxon Mobil, compagnie américaine née de la fusion entre Exxon et Mobil

- Total, compagnie francaise née de la fusion entre Total, Fina et Elf

- Chevron, compagnie américaine créée par fusion entre Chevron et Texaco

Sur le territoire Africain, la principale major pétrolière n'est autre que Total. Il s'agit de la compagnie pétrolière la plus implantée sur l'ensemble du continent, et cela principalement grâce a un aspect historique, en rapport aux nombreuses colonies francaises d'antant. Plus précisement, la firme francaise est présente dans 43 pays Africains, où elle emploie 10 000 salariés et près de 50 000 collaborateurs. D'autres majors pétrolières tel que BP ou Exxon Mobil se font doucement une place sur le continent, mais sont freinées par le coût de certaines installations. Par exemple, Madagascar est aujourd'hui un pays ouvert aux propositions internationales. Seul problème et non des moindres, une implantation pétrolière dans ce même pays reviendrait 40% plus chère que dans d'autres, faute d'infrastructures suffisantes pour permettre le transport des matières premières, ainsi que leurs stockages entre autre. Cet élément est évidemment dissuasif. Total a pour sa part su tirer profit de la situation. Implanté sur une grande partie des pays africains depuis plus de 50 ans, la firme francaise s'engage a développer certaines infrastructures dans les pays exploités, tout en tirant profit de la croissance et du développement du continent: Outre le fait d'être le premier producteur, Total est le premier distributeur sur le territoire Africain, et compte encore développer cet aspect en ajoutant 1000 stations-services aux 4400 existantes actuellement, d'ici 3 ans.